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Mi sono svegliata prima dell'alba
2017.
Publication realized by Culture attive
Cette publication est le résultat d’une exposition réalisée à la "Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea" de San Gimignano (It) dans le cadre du prix "Fenice Contemporanea" et de son workshop remporté en 2015.
Le workshop que j’ai développé a permis aux élèves de 3 communes de la Région toscane d’entrer en interaction avec la lumière naturelle et ses capacités à vibrer avec la matière: ici le cristal.
Dans une première partie, les collégiens ont mené une enquête urbaine lumineuse: rechercher, référencer et capter, carte en main, tous les effets optiques naturels cachés dans la ville de Poggibonsi (réflexion, superposition, déformation, formes lumineuses, ombres). Ils ont par la suite, et en partenariat avec l’entreprise de cristal ColleVilca, reproduits ces mêmes formes et crées des sculptures lumineuses, colorées et éphémères. De cette expérience, une série d’échanges a été établie entre eux et les artisans pour répondre à leurs questions concernant l’interférence entre la lumière et le cristal.
"Il y a une sorte de joie qui brille dans "Mi sono svegliata prima dell’alba", le projet d’Agathe Rosa pour "Interferenze", c’est la joie de trouver dans l’habitat naturel des solutions pour construire des histoires, des liens et des connections avec les images, avec les paroles et avec tout ce que l’on peut avoir en ligne de mire en créant de nouveaux alphabets pour de nouvelles grammaires de la vision.
L’impulsion créative, à partir de n’importe quel point, a le pouvoir, en toute simplicité, de donner des nouveaux sens aux choses, de (re)lire le monde. Dans cette histoire qui est la nôtre, il y a l’apparition d’une lumière dans la nuit…qui se transforme en épiphanie des sens pour être destinée au visible, une pensée mythique qui dessine le monde avec de nouvelles significations, en les nommant puis en les appelant par leurs prénoms, comme si c’étaient des personnes, des amis…
Dans la tradition de la culture occidentale, la lumière est associée à la révélation et, en effet, la lumière dans "Mi sono svegliata prima dell’alba", pour se révéler comme signe et signification, choisit le moment le plus intime de la nuit, donnant à l’apparence la force de la vision - encore plus totalisante en ce qu’elle se produit pendant le sommeil dans lequel le monde est immergé. Ici donc, la lumière est révélée à celui qui, les yeux ouverts, en contrepoint au sommeil, sont prêts a saisir le moment de l’épiphanie.
Lorsque les yeux de l'artiste voient des opportunités de connaissance et parviennent à restituer l'expérience, nous, spectateurs impliqués, pouvons être traversés par ce changement de regard qui nous place immédiatement dans deux points de vue parallèles: celui de l'artiste et celui dans lequel les choses se trouvent selon le sens partagé et acquis.
Et c'est précisément dans la superposition - ou le remplacement - d'une autre manière d'être, que le passage à autre chose peut se produire.
S'attaquer à un projet en ouvrant sa capacité à créer des «interférences» est un exercice de style très important, surtout s'il s'adresse aux jeunes, car il offre un point de vue alternatif de la pensée créative, le montrant comme une force cognitive absolue.
Mais montrer le mouvement de l'élève qui génère la vision en remplaçant le point de vue ... c'est aussi - peut-être - une recherche de complicité pour une lecture analogique du monde.
"Il sole quadrato", guizzo di luce per interferire
Michela Eremita, directrice du Museo per Bambini, Santa Maria della Scala, Siena (It)